HISTORIQUE​

Le Théâtre Royal des Galeries fut inclus dans la construction en 1847 des Galeries Royales Saint-Hubert. L’architecte, Jean-Pierre Cluysenaar, n’hésita pas à innover dans la construction des Galeries notamment par l’emploi du verre et du métal mais aussi en donnant à l’ensemble un style influencé par la Renaissance italienne. Influence plutôt rare à l’époque puisque le néoclassicisme dominait le paysage bruxellois.

« En concevant pour la première fois dans le monde un passage à la dimension de la rue, Cluysenaar a créé un lieu qui est devenu un lien entre les fonctions de la ville. Espaces culturels, habitats, commerces de détail, restaurants et café s’y côtoient, s’y conjuguent, dialoguent. »

Depuis 1847, le Théâtre des Galeries a vocation de lieu culturel. Au 19ème siècle, on y donnait surtout des drames romantiques, mélodrames et opérettes. Le début du siècle a connu une programmation très avant-gardiste : c’est ici qu’on put voir les fameux ballets russes.

En 1951, le Théâtre fut détruit et reconstruit par l’architecte Paul Bonduelle et décoré par Jasinski. Si la salle a gardé son aspect velours rouge et or, la restauration fut faite pour que les 850 places soient dorénavant de face pour le confort du spectateur.

Lors de ce réaménagement du théâtre, René Magritte exécuta une fresque « nuageuse » sur le plafond de la salle. Son projet initial, connu par une gouache préparatoire, prévoyait un ciel dans lequel flottaient de nombreux grelots, un des motifs les plus fréquents du langage magrittien. On demanda à Magritte de ne pas mettre ces symboles obscurs dans sa fresque. Plus tard, il fut placé au milieu du plafond un lustre monumental à grandes boules de verre, qui ne sont pas sans rappeler les grelots perdus… Après cette rénovation, la Compagnies des Galeries commença sa programmation au Théâtre.

La genèse de La Compagnie des Galeries est à chercher du côté de Beersel !

Fin des années 40, Jean-Pierre Rey, alors jeune comédien et régisseur au Vaudeville puis au Parc, rêve de monter un spectacle dans la cour du château de Beersel. Avec le soutien d’Aimé Declercq, directeur du Théâtre des Galeries, il crée une troupe et monte quelques pièces écrites spécialement pour le lieu (Yolande de Beersel, Le prisonnier de Beersel,…) et Shakespeare (Hamlet, Roméo et Juliette,… )… Le succès dépasse l’imagination.

Après la guerre, le Théâtre National est venu un temps occuper le Théâtre des Galeries. En 52, il émigre au Résidence. N’ayant pas de troupe à demeure, le Théâtre des Galeries se retrouve avec un vide dans sa programmation entre les tournées françaises. Très naturellement, Aimé Declercq et Lucien Fonson, directeurs des Galeries, se tournent vers Jean-Pierre Rey et lui demandent de monter des spectacles avec la troupe de Beersel. La Compagnie des Galeries voit le jour lors de la saison 52 / 53. Les débuts difficiles, 200 à 300 représentations par saison réparties en quatre cycles: littéraire, classique, gai et moderne, ont permis à la troupe de faire ses preuves. Plus tard, la Compagnie des Galeries est reconnue et subventionnée.

Les créations s’enchaînent, allant de Feydeau à Marguerite Duras, de Molière à Françoise Dorin, sans oublier un nombre impressionnant de pièces anglaises en création mondiale en langue française. Jean-Pierre Rey, entouré d’une équipe solide, a toujours été un découvreur et les paris se sont succédés: la création de la tournée des Châteaux, le festival de Welkenraedt, la reprise du Vaudeville, du Molière, voire du 44, et des tournées à n’en plus finir dans les coins les plus reculés du pays. Il y eut l’aventure de la télévision aussi avec un nombre important de captations qui firent de Christiane Lenain, Serge Michel ou Jean-Pierre Loriot des vedettes.

Et puis l’idée géniale du principe de La Revue, le spectacle de fin d’année par excellence.

Aujourd’hui, le Théâtre des Galeries est dirigé par David Michels.

Le Théâtre des Galeries est animé par la volonté de divertir le public à bon escient.

La diversité des styles dans la programmation du théâtre est une marque de fabrique revendiquée. Le point commun entre les auteurs mis à l’affiche est leur volonté commune de rafraîchir notre regard sur la réalité par le biais d’un théâtre pour tous, où le divertissement se veut un vecteur majeur de communication.

Le Théâtre des Galeries se veut fidèle à son image de théâtre de divertissement où de nombreux auteurs contemporains trouvent leurs places dans la programmation. C’est ainsi que se côtoient avec plaisir des noms tels que Feydeau, Molière, Shakespeare, Tchekhov, Pirandello, Ray Cooney, Neil Simon, Oscar Wilde, Tennessee Williams, Alan Ayckbourn, Agatha Christie ou encore Éric-Emmanuel Schmitt, Xavier Daugreilh, Anne-Marie Etienne, Gérald Sibleyras, David Pharao, Eric Assous,…

Lorsque le Théâtre des Galeries programme des classiques, un soin particulier est mis sur leur actualisation.